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Partage de nos voyages en famille en Mongolie centrale, en Equateur, en Aragon (Espagne), en Islande, au Myanmar

22 Oct

Chevauchée en Cappadoce, 29/04/2018 : hics

Publié par Picpic70

    Je comptais bien terminer le récit de mes aventures cappadociennes à la page précédente car je ne voyais vraiment pas l'intérêt de raconter un banal trajet en avion. Mais c'était sans compter sur ma poisse légendaire … Il y a toujours des petits contretemps qui pimentent mes voyages et les rendent moins monotones, jamais rien de bien grave au final même si je me paye régulièrement de bons coups de stress.

La navette qui vient me chercher pour m'emmener à l'aéroport a un peu de retard et un contrôle de police sur la route ne nous met pas en avance non plus. De fait, nous arrivons à l'aéroport à 10h15 pour un vol prévu à 11h20, je trouve que c'est un peu juste comme marge de sécurité, d'autant plus que me revient en tête une conversation avec Muza qui nous recommandait vivement de ne pas arriver trop tard aux aéroports turcs afin d'échapper aux conséquences du surbooking. Je m'installe dans la file d'attente pour l'enregistrement des bagages et patiente derrière un groupe de nombreux (très nombreux même) et bruyants asiatiques. Je passe en revue mes bagages : ma grosse valise (qui n'a jamais aussi  bien porté son nom car elle a pris 7 kg entre l'aller et le retour grâce à mes achats, notamment des fruits secs, épices et autres douceurs orientales ; je croise les doigts pour que ma courbe de poids n'ait pas suivi la même tendance …), un sac de voyage de taille raisonnable contenant mon tabouret, qui malgré tous mes calculs et positionnements divers n'a jamais voulu rentrer dans ma grande valise (j'ai dû me rendre à l'évidence, c'était géométriquement impossible car sa hauteur, sa profondeur et sa largeur dépassaient l'épaisseur de ma valise) et un petit sac à dos qui contient mes documents de voyage et divers affaires qui ne rentrent pas dans ma grande valise compte-tenu de son haut degré de réplétion. J'enregistre mon bagage auprès de l'employée de l'aéroport et annonce sereinement deux bagages à main, ce qui, d'après ce que j'avais lu sur les conditions de la compagnie aérienne, était autorisé. Pas de bol, l'hôtesse m'annonce que je n'ai droit qu'à un seul bagage à main. Hors de question d'abandonner mon tabouret ici, nous avons quand même lui et moi traversé la vallée des pigeons en amoureux, et inenvisageable bien sûr de me dessaisir de mon sac à dos qui contient mes papiers, appareils photo, blousons, etc … Commence alors un grand moment de solitude qui consiste, à quatre pattes devant le comptoir d'enregistrement, à sortir un à un les effets du sac à dos pour les glisser dans les interstices entre le tabouret et le sac qui le contient. L'ensemble tient du jeu de construction et je vois pendant ce temps la file d'attente se tarir ; je n'ose pas jeter un coup d'œil à ma montre, j'ai trop peur de ce que je pourrais y découvrir. Finalement victorieuse, je montre mon bagage à main unique à l'employée qui m'y appose le Saint Graal, c'est-à-dire l'étiquette de validation du bagage à main. Pour un peu j'en sauterais de joie mais je prends sur moi pour garder toute ma dignité et faire éclater mon sourire à l'intérieur de moi-même. Je suis la dernière personne à passer mes bagages à main au contrôle des douanes, je traverse les portiques sans problèmes, pour un peu je me sentirais presque tirée d'affaire ...

    Mais, au moment où je présente ma carte d'embarquement à l'hôtesse afin de monter dans l'avion, celle-ci lit mon nom à voix haute, me fait signe d'attendre et parlemente quelques minutes en turc avec sa collègue. Bien entendu, je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'elles se disent et je me liquéfie sur place en me demandant quel peut bien être le problème. Après un temps interminable, elle me rend finalement ma carte d'embarquement et me fait signe de grimper dans l'avion. Ouf, je l'ai échappé belle !

J'arrive bonne dernière dans l'appareil et m'aperçois qu'un homme est déjà installé sur mon siège. Cela arrive fréquemment que les gens se trompent de place alors je ne m'inquiète pas tout de suite et fait remarquer à l'homme qu'il s'est trompé d'emplacement et est assis à ma place. J'appuie ma déclaration d'un splendide sourire et lui montre comme preuve ma carte d'embarquement. Il parait étonné et sort la sienne. Je n'en crois pas mes yeux, le numéro de son siège est exactement le même que le mien ! Je me décompose instantanément, le spectre de Muza revient me hanter : en un fraction de seconde, je le revois en train de me mettre en garde contre le surbooking, de me recommander de ne pas arriver trop tard à l'aéroport, je repense au temps perdu à croupetons au beau milieu de l'aéroport à fusionner mes deux bagages à main, je songe à l'hôtesse qui lit mon nom à voix haute sur la carte d'embarquement et en discute avec sa collègue … Tous ces souvenirs s'enchainent dans men esprit à la vitesse de l'éclair et aboutissent à la conclusion sans appel que je suis victime de surbooking. Vu que cela m'étonnerait fort qu'on m'autorise à faire le trajet sur les genoux du monsieur qui est assis à "notre" place, vu qu'il est monté dans l'avion avant moi, vu qu'il est turc (et est donc dans son pays, entouré d'hôtesses et de stewards de sa nationalité), j'en déduis sans peine que je vais rester ici, à Kayseri pour une durée restant encore à définir et rater par conséquent tous mes autres vols ... J'appelle un steward et lui montre nos deux cartes d'embarquement portant le même numéro de siège. Il parait étonné, me demande de patienter, descend de l'avion et ne revient que de longues minutes plus tard. Il m'annonce que mon numéro de place est bien celui indiqué sur ma carte et m'invite à m'assoir tandis qu'il conduit l'autre passager jusqu'en … business classe. Si je n'étais pas aussi soulagée, j'en crèverais presque de jalousie lorsque j'aperçois l'hôtesse de l'air lui apporter son cocktail de bienvenu avec un grand sourire !

    Arrivée à Istanbul, mes trois heures d'escale me permettent d'aborder la correspondance des vols en toute sérénité. Je passe les contrôles sans encombres et me dirige vers la porte d'embarquement qui se trouve à l'autre bout de l'aéroport. Quinze bonnes minutes de marche plus tard, je parviens à ladite porte qui me parait anormalement déserte … Je revérifie les panneaux d'affichage et découvre que le numéro de la porte d'embarquement a changé durant ma promenade à pied, je dois par conséquent refaire en sens inverse tout le trajet que je viens d'effectuer. Bon, et bien au moins ça continuera à entretenir mes cuisses et mes mollets d'acier … Etonnamment, aucun avion ne se trouve au bout de la rampe d'accès et je finis par douter de réussir à rentrer chez moi. L'appareil n'arrivera que bien plus tard et s'envolera avec presque 2 heures de retard, mettant un terme à mes aventures turques.

    Je me demande si je vais réussir un jour à effectuer un voyage tranquille, sans impondérables ni coups de stress, un voyage du genre : "Tout est en règle, madame, bon voyage !" ...

Chevauchée en Cappadoce, 29/04/2018 : hics
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L
Nous avons suivi d'un trait ta semaine en Cappadoce, toujours aussi agréable à te lire, et pas étonnés de tes aventures en voyage, elles te suivent partout;.on se rappelle les valises à Agadir!<br /> Superbes paysages tu nous donne chaque fois envie de partir sur tes traces <br /> Gros bisous
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